Qui suis-je ?

Les remises en question débordent. Qui suis-je aujourd’hui ? Qui est ce que je veux être ?
Toutes ces années à ressasser, à être obnubilée par cette colère aveuglante, ce passé, qui empêche d’avancer, de voir autour de soi, de s’ouvrir à la vie.

Est-ce que mon passé définit celle que je suis pour me suivre comme il fait sans relâche, dans chaque partie de ma vie, sans laisser un moment de répit à mon esprit ?

Je ne veux plus être victime de ce qui est derrière moi, et me dire que je n’ai aucune chance de pouvoir faire autrement.

Se mettre à l’écart des personnes qui m’entourent, me faire le plus discrète possible, montrer ce côté désagréable voir repoussant qui ne me correspond pas d’ailleurs.

Je sais au fond qui je suis, de quoi je qui capable, ce que je veux, mais je connais aussi mes limites, ce que je peux apporter. Alors pourquoi m’acharner à rester dans cette prison où les barrières imposées ont été fabriquées par d’autres selon leurs propres jugements, leurs critères qui ne sont pas moi ?

Pourquoi continuer à étouffer celle que je suis par peur de ce qu’on pourrait penser, en me persuadant qu’être moi je n’en ai pas le droit ?

Cette voix en moi m’a d’abord parlé puis hurlé pour ne plus me lâcher. Elle me bouscule, me supplie d’arrêter de la faire espérer en faisant un pas en avant pour en faire par la suite dix en arrière.

Je suis arrivée grâce à l’écrit, à ces personnes bienveillantes, encourageantes , à celles qui me poussent et me font prendre conscience que l’on a rien sans rien, à me débarrasser de tout ce qui m’encombraient.

Aujourd’hui je suis ce papillon qui s’envole, croît en elle , je suis cette lionne déterminée à ne plus laisser les autres déterminer qui elle est, à se battre pour ce qu’elle veut, une colombe lavée de ce passé qui a été trop pesant mais qui aujourd’hui prend sa place et laisse place au présent et à l’avenir.

Aujourd’hui, n’est plus le passé. J’y ai consacré assez de temps et d’énergie.

Il est temps pour moi de montrer celle que je suis réellement, sans en avoir honte, en état fière de celle que je suis.

Je suis cette femme qui aime, fidèle, mais qui ne se laissera plus maltraiter par qui que ce soit.

Je prends conscience que finalement je me punis , moi et ceux que j’aime, ceux qui me portent et veulent mon bonheur.

Je leur fais porter un poids qui n’est pas leur. Je les culpabilise de ne pas me rendre heureuse.

C’est terminé… les blessures seront toujours là, le passé refera peut être surface quelquefois, je serais parfois découragée, vidée, triste mais plus comme ces dernières années.

Je suis cette guerrière blessée mais vivante, la rage au ventre pour avancer et ne plus sombrer, ni rester dans ce noir qui me fait mourir à petit feu. Chaque bataille me rend plus forte, m’affermit, me donne confiance, me relève la tête encore plus droite les yeux fixés devant.

Je suis et je resterai moi à partir d’aujourd’hui. Plus que jamais…

REBECCA