le quatrième âge, le Kali-Yuga, « âge sombre »

Nous sommes actuellement dans le quatrième âge, le Kali-Yuga (« âge sombre » ou « âge de fer »). Il n’est pas possible de décrire avec précision depuis combien de temps nous y sommes, mais c’est une certitude : nous y sommes. Sachant que chaque âge représente une diminution du précédent du point de vue spirituel, nous sommes donc dans l’âge le moins spirituel du cycle. Les vérités qui étaient connu des hommes ayant vécu dans les précédents cycles ne nous sont plus accessibles. Elles existent encore mais sont devenus plus difficiles à atteindre. Pour celui qui vit dans le Kali-Yuga, quelque chose est perdu, et cette chose doit être retrouvée : il s’agit de la Tradition. Ne perdons pas espoir : ce qui est caché sera de nouveau découvert à la fin du cycle (la doctrine traditionnelle ne se perd jamais vraiment). En effet, un cycle étant par nature…cyclique…la fin d’un cycle signe le début d’un autre.

Un cycle doit avoir un sens. Il est ascendant ou descendant. Les cycles dont nous parlons ici forment un courant descendant : du plus élevé au moins élevé, du haut vers le bas, du spirituel au matériel. Pour quoi ce cycle doit-il aller dans le sens descendant, de ce qui est supérieur vers ce qui est inférieur ? C’est un peu troublant pour un esprit « moderne » ! Le sens de l’histoire n’est-il pas un progrès ?

Malheureusement pour l’esprit contemporain, la doctrine traditionnelle ne présente pas les évènements humains comme un « progrès ». C’est même le contraire. Un principe se manifeste. Dès lors que ce principe s’est manifesté, les conséquences se produisent. Plus l’on s’éloigne du principe et l’on se dirige vers les conséquences de celui-ci, plus on s’éloigne du principe. C’est-à-dire que l’on s’éloigne du principe au fur et à mesure de la manifestation de celui-ci.

La manifestation d’un principe répond à la même logique que la manifestation de la gravité. Un objet part du point le plus haut pour se diriger vers le point le plus bas, et ne s’arrête que si un obstacle s’oppose à sa chute. Gardez cette comparaison avec la gravité en tête, et imaginez-vous qu’un principe, c’est de la pure spiritualité, et que la manifestation d’un principe, c’est de la matérialité. De même qu’un objet tombe « du haut vers le bas », un principe se manifeste « du spirituel vers le matériel ».

Cette manière de concevoir le temps comme cyclique, et non comme linéaire, permet de changer radicalement de point de vue lorsqu’on examine l’histoire. »